Pierre Della Giustina
Ils n'égalent pas leurs destins
Indécis comme feuilles mortes
Leurs yeux sont des feux mal éteints
Leurs cœurs bougent comme leurs portes.
Guillaume Apollinaire, « Marizibill », Alcools, Gallimard, 1913
Pierre Della Giustina
« […] Le travail de Pierre Della Giustina passe par le morcellement ; cette infinité de pièces éprouvée comme une infinité de possibles (et non comme en anatomie où chaque pièce est étiquetée). C’est demorcellement que peut jaillir une matière à la fois dure, brutale, et dansante.
Ces assemblages contestent qu’il y ait un état stationnaire des choses et des corps ; en cela, c’est un travail proche de la danse, qui dit le mouvement, le passage. Corps que l’on défait et reconstruit ; travail qui passe son temps à interroger pour animer. »
L. P. Noras, Dépouilles animées. Leporello pour l’exposition au Musée Mandet, 2001.
« La déréliction devient la possibilité même de l’art. Il n’y a plus d’ordre en dehors de soi et l’idée d’ordonner la nature et les choses est elle-même devenue une prétention ridicule.
Ainsi, sans désespérer de la création, [l’artiste] accepte la pensée du désespoir, de la gratuité, de la désolation historique. L’absence absolue de justification est la dernière justification »
« La peinture n’est jamais un projet, une pensée, c’est une action. »
Yves Michaud, « De Kooning, la soupière et le grand style », in Willem de Kooning, catalogue de l’exposition, MNAM, 1984.
« J’essaie de trouver une technique grâce à laquelle je pourrais rendre la vie dans toute sa force. Mais, somme toute, l’art est chose fabriquée. L’art est quelque chose de totalement artificiel et si vous tentez d’enregistrer quelque chose dans la vie qui, en art, deviendra une chose totalement différente, il vous faut, techniquement, réinventer. Il vous faut réinventer la technique par laquelle ce sera transmis, à travers le système nerveux. »
Francis Bacon, Entretiens, Arts & esthétique, Édition Carré, 1996.