J’aquatinte. J’aquaforte. Je manière noire. Je vernis dur. Je vernis mou.
Je me la taille douce. Je burine. J’hachure. Je contre-hachure. Je corrode et ça me ronge.
Je morsure en solution forte. J’acide en solution faible. Parfois même sans solution.
Jachère.

J’ai tout essayé. Carborandum et bois debout. Barbouille et badigeon.
Et pourtant je pointe sèche. À peine enclos, je dégrave. Monotype maniaque. J’épreuve à tout faire.
Jachère.

Je biffe. Je gouache. Je rature. Je dégauche. Et parfois même,
J’achève.

Pierre Della Giustina, « Coton-tige et benzine » (extrait), Neuvième Triennale mondiale de l’estampe,
Chamalières, Auvergne – France, Galerie municipale d’art contemporainAMAC, 2014.